Les jeunes victimes de mauvais traitements ou de sĂ©vices sexuels souffrent souvent de troubles psychiatriques graves et de dysfonction sexuelle, mais les mĂ©canismes sous-jacents Ă cette association n’ont pas encore Ă©tĂ© clairement Ă©lucidĂ©s. Un groupe de scientifiques dirigĂ© par la professeure Christine Heim, directrice de l’Institut de psychologie mĂ©dicale de l’HĂ´pital universitaire de la CharitĂ© de Berlin, et par le professeur Jens Pruessner, directeur du Centre d’études sur le vieillissement de l’UniversitĂ© 9IÖĆ×÷ł§Ăâ·Ń, a fait appel Ă l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique pour examiner 51 femmes adultes victimes de diverses formes de mauvais traitements pendant l’enfance. Les scientifiques ont mesurĂ© l’épaisseur de leur cortex cĂ©rĂ©bral, structure responsable du traitement de toutes les sensations.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 4 June 2013
Les rĂ©sultats ont montrĂ© qu’il existe une corrĂ©lation entre certaines formes de sĂ©vices et l’amincissement du cortex, prĂ©cisĂ©ment dans les rĂ©gions du cerveau qui interviennent dans la perception de l’abus ou le traitement de l’information qui y est associĂ©.Ěý «L’importance de l’effet et le fait que le type d’abus correspondent Ă une rĂ©gion prĂ©cise du cerveau est remarquable,» souligne le professeur Pruessner, Ă©galement professeur associĂ©, Institut Douglas. Ainsi, le cortex somatosensoriel dans les rĂ©gions du cerveau correspondant aux organes gĂ©nitaux fĂ©minins Ă©tait considĂ©rablement plus mince chez les femmes victimes de sĂ©vices sexuels pendant l’enfance. En revanche, le cortex cĂ©rĂ©bral des femmes victimes d’abus Ă©motionnels Ă©tait plus mince dans les rĂ©gions associĂ©es Ă la conscience de soi et Ă la rĂ©gulation Ă©motionnelle.
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«ĚýNos donnĂ©es semblent rĂ©vĂ©ler l’existence d’un lien prĂ©cis entre la plasticitĂ© neuronale dĂ©pendante de l’expĂ©rience et certains problèmes de santĂ© plus tard dans la vieĚý», affirme la professeure Heim. «ĚýL’ampleur de l’effet et la spĂ©cificitĂ© rĂ©gionale cĂ©rĂ©brale correspondant au type d’abus sont remarquablesĚý», ajoute le professeur Pruessner. Les scientifiques ont Ă©mis l’hypothèse selon laquelle l’amincissement de certaines rĂ©gions du cortex cĂ©rĂ©bral pourrait rĂ©sulter de l’activitĂ© des circuits inhibiteurs, que l’on peut interprĂ©ter comme un mĂ©canisme de protection du cerveau permettant Ă l’enfant d’occulter l’expĂ©rience initiale, mais susceptible d’entraĂ®ner des problèmes de santĂ© plus tard dans la vie. Ces rĂ©sultats concordent avec les donnĂ©es de la littĂ©rature gĂ©nĂ©rale sur la plasticitĂ© neuronale et montrent que les champs de la reprĂ©sentation corticale sont parfois plus petits Ă la suite de certaines expĂ©riences sensorielles Ă©prouvantes.ĚýL’étude a Ă©tĂ© menĂ©e conjointement avec Helen Mayberg de l’UniversitĂ© Emory, Atlanta, Georgia ainsi qu’avec Charles Nemeroff de l’UniversitĂ© de Miami, Floride.