Dans notre sérieÌý, nous mettons en lumière le travail que réalisent des membres de la Faculté de médecine et des sciences de la santé d’un bout à l’autre du Québec. De la Montérégie et de l’Outaouais à l’Eeyou Istchee et au Nunavik, nos apprenants, apprenantes, cliniciens, cliniciennes et scientifiques ont le privilège et la fierté de s’associer aux communautés pour apprendre et enseigner, prendre soin de la population québécoise et améliorer la santé de tous. Découvrez leurs histoires passionnantes.
Caroline Massicotte voulait être professeure de mathématiques. Mais ses études au cégep de Trois-Rivières, dans sa ville natale, lui seront révélatrices : son attirance pour la relation d’aide la réorientera vers la médecine.
Aujourd’hui, la Dre Massicotte exerce la médecine de famille en Outaouais. Elle est aussi la responsable médicale en réduction des méfaits et prévention des surdoses à la direction de la santé publique, en plus d’enseigner et d’être codirectrice du bloc Des molécules à la santé mondiale en première année de médecine au Campus Outaouais de l’Université 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ.Ìý
La Dre Massicotte enseigne aussi les enjeux de santé publique aux élèves du niveau collégial, en soins infirmiers et en techniques policières. « Par mon enseignement, j’ai l’occasion de vivre, et de faire vivre, ma passion pour les questions de santé publique », affirme la médecin.
La santé publique regroupe quatre fonctions essentielles : la prévention de la santé, sa promotion, sa protection et la surveillance de l’état de santé de la population. La Dre Massicotte Å“uvre principalement dans les deux premières, où elle doit jouer à l’équilibriste. « Il faut constamment amener la médecine scientifique à épouser la réalité de la personne faisant usage de substances. Il ne faut pas oublier qu’au bout du compte, nous visons une amélioration de la santé. ».ÌýÌý
Son conjoint, médecin de famille aussi, est originaire de Gatineau, ce qui a été déterminant dans le choix de s’établir dans cette région. « La vie urbaine est bien présente », dit-elle. « Mais comme la région est très étendue et que chaque parcelle du territoire a sa propre réalité, notre travail est très diversifié. C’est un défi, mais ça permet de mener plusieurs dossiers interconnectés de front et de devenir très polyvalents ».Ìý
Caroline Massicotte aime l’environnement professionnel de Gatineau. Et sa terre d’accueil le lui rend bien. Le directeur du service de police de Gatineau va remettre à la Dre Massicotte et à sa collègue, la Dre Camille Paquette, la Médaille du couronnement du roi Charles III pour leur implication communautaire exemplaire, en reconnaissance de leur approche inclusive. « J’essaie toujours de prendre le temps de transiger avec les organismes communautaires présents sur le terrain », explique-t-elle. « Je ne me présente jamais comme une experte, mais préconise plutôt la co-construction avec toutes les personnes intervenantes. »
Ce geste du corps policier témoigne de toute la gratitude à l’endroit de son travail. Et cette reconnaissance n’arrive pas seule! Caroline Massicotte a aussi été nommée en 2024 à l’Académie des médecins exemplaires de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ, un prix qui souligne son apport aux soins de santé, à l’enseignement et à la communauté médicale.
Encore sous le coup de l’émotion, la Dre Massicotte vit un peu le syndrome de l’imposteur. « Ça me fait encore tout drôle de remporter ce prix. Je suis jeune et ma carrière n’en est encore qu’à ses débuts. » Une de ses collègues a toutefois trouvé des mots pour tenter de lui faire réaliser qu’elle méritait pleinement cette reconnaissance : « Tu déplaces des murs, Caroline! », lui a-t-elle lancé.
Devant la hausse des problèmes de dépendance et d’itinérance en Outaouais, la Dre Massicotte propose quelques pistes d’amélioration. « D’abord, il faut reconnaître que l’usage des drogues existe et que l’abstinence pour tous est impensable. Dès lors, il faut agir en amont et proposer des solutions qui incluent cette réalité. » Selon elle, la médecine est beaucoup trop dans un mode réactif. « Face à l’itinérance, la santé mentale, l’usage de substances par des gens en souffrance, trop souvent affublés d’étiquettes, il faut intervenir dès l’enfance. Il faut trouver le moyen d’appuyer sur le bouton Reset. »
En laissant le domaine des mathématiques pour se diriger en médecine, Caroline Massicotte caressait l’ambition d’aider les gens. « Auprès de mes patients, en enseignant et en étant pleinement engagée en santé publique, je me trouve là où je voulais être : à proximité des humains. »Ìý