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Le Neuro lance le premier essai clinique au Canada d’un traitement par ARN pour une ataxie rare

Ce nouveau traitement potentiel espère bloquer le gène défectueux qui cause l'ataxie spino-cérébelleuse de type 2, une maladie dégénérative qui est surreprésentée au Québec

Le Neuro continue de multiplier les essais cliniques sur les maladies génétiques rares en lançant une étude novatrice sur la première thérapie potentielle à base d'ARN pour les personnes atteintes d'ataxie spinocérébelleuse de type 2 (SCA2).

Cette thérapie expérimentale vise à bloquer le gène défectueux de l'ataxine-2 dans le cerveau et la moelle épinière, ce qui pourrait permettre d'arrêter, voire d'inverser les dommages causés par la maladie. Jusqu'à présent, il n'existe aucun traitement efficace pour la SCA2, une maladie mortelle qui est surreprésentée au Québec.

Qu'est-ce que l'ataxie spinocérébelleuse de type 2

L'ataxie spinocérébelleuse (SCA) est un groupe de maladies neurologiques héréditaires rares qui entravent progressivement les mouvements. Avec le temps, elles entraînent une perte d'équilibre, de coordination et de contrôle musculaire, affectant la démarche, l'élocution, la déglutition, la fonction vésicale et la mémoire.

Selon la Fondation canadienne de l'ataxie, la SCA2 se déclare généralement vers l'âge de 40 ans, avec une survie moyenne de 10 à 20 ans après l'apparition des symptômes.

La cause génétique de la SCA2

La SCA2 est causée par une mutation du gène de l'ataxine-2. Plus précisément, une répétition anormale du code génétique à trois lettres « CAG » entraîne un allongement de l'acide aminé glutamine dans la protéine de l'ataxine-2. Lorsque cette répétition dépasse un certain seuil, la protéine devient toxique, se replie mal et s'agglutine à l'intérieur des nerfs.

« Lorsqu'il y a trop de répétitions CAG, la cellule produit une forme mutante d'ataxine-2 qui s'accumule dans les régions du cerveau responsables de la coordination des mouvements et, dans certains cas, de la mémoire », explique le Dr Massimo Pandolfo, un chercheur de renom sur l'ataxie et le directeur médical de l'Unité de recherche clinique (URC) du Neuro.

Une nouvelle approche basée sur l'ARN

L'essai clinique mené au Neuro testera une petite molécule d'ARN interférent (siRNA) conçue pour réduire la production d'ataxine-2. Cette approche s'appuie sur les mécanismes naturels de la cellule pour réduire les niveaux d'ataxine-2, ciblant ainsi la maladie à sa source moléculaire.

Une étude de 2017 publiée dans la revue Nature a démontré que l’inhibition du gène de l'ataxine-2 empêchait l'apparition de la maladie dans des modèles animaux. Bien que cette thérapie réduise à la fois les niveaux d'ataxine-2 mutante et normale, les études précliniques suggèrent que cela ne pose pas de risque significatif.

Ce traitement à base d'ARN diffère notamment des thérapies à base d'oligonucléotides antisens testées précédemment dans des maladies apparentées, qui ont été associées à des problèmes de toxicité.

« Si elle est efficace, cette thérapie pourrait prévenir ou même inverser les effets toxiques de l'ataxine-2 mutante, ce qui pourrait améliorer la démarche et d'autres symptômes chez les personnes atteintes de SCA2 », a ajouté Dr Pandolfo.

Un enjeu crucial pour le Québec

Le Québec présente une prévalence anormalement élevée de maladies neurologiques rares en raison de l'« effet fondateur », selon lequel les maladies génétiques se concentrent dans certaines populations.

« Dans les familles touchées par la SCA2, les enfants ont 50 % de chances d'hériter du gène muté. Au fur et à mesure que la maladie progresse, ils éprouvent des difficultés croissantes à marcher, à parler et à coordonner leurs mains, ce qui rend les activités quotidiennes difficiles. Un déclin cognitif peut également survenir », explique M. Pandolfo.

Chaque génération peut développer des symptômes à un âge plus précoce, et lorsque plusieurs membres de la famille sont touchés, l'accès à des soins et un soutien adéquats devient encore plus complexe.

Le rôle du Neuro dans une étude mondiale

Le Neuro est l'un des trois seuls sites au Canada à participer à cet essai clinique international de phase 1. L'étude permettra d'évaluer l'innocuité du traitement, de déterminer la dose optimale et de surveiller les effets secondaires potentiels. Les participants seront répartis au hasard pour recevoir soit le traitement expérimental, soit un placebo.

À la fin de l'essai, tous les participants auront la possibilité d'accéder au traitement de manière anticipée.

Pour connaître les essais en cours à l'URC du Neuro, visitez cru.mcgill.ca/fr/troublesmouvement, ou contactez (514) 398-5500 ; info-neuro.cru [at] mcgill.ca.

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Le Neuro (L'Institut-Hôpital neurologiqueÌýde Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé 9IÖÆ×÷³§Ãâ·Ñ. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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